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Le choléra aujourd’hui : existence et répartition actuelle de la maladie

Des flambées de choléra sont aujourd’hui recensées dans plus de 20 pays chaque année, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Malgré la disponibilité de traitements efficaces, la maladie continue de provoquer des milliers de décès évitables.Certaines régions du globe restent totalement épargnées, tandis que d’autres voient leur situation s’aggraver sous l’effet de crises humanitaires ou de catastrophes naturelles. La répartition géographique du choléra ne suit aucune logique simple, oscillant entre résurgence et accalmie, même dans des zones où l’accès à l’eau potable progresse.

Le choléra, une menace encore bien présente dans le monde

Le choléra n’a pas disparu dans les livres d’histoire : il reste bien ancré dans notre époque, là où les conditions sanitaires se fragilisent. Loin de l’image d’un fléau cantonné au xixe siècle et à ses grandes pandémies, la maladie circule encore, portée par la bactérie Vibrio cholerae. Dès que l’accès à l’eau propre ou à l’assainissement chancelle, la transmission reprend. Les symptômes ne laissent aucun répit : diarrhée aqueuse aiguë, déshydratation fulgurante, parfois la mort en quelques heures si rien n’est fait.

Le choléra frappe sans distinction, mais il s’acharne sur les plus fragiles, notamment les enfants, victimes trop fréquentes lors des épidémies. Ces derniers mois, plusieurs pays ont vu la menace se matérialiser : la République démocratique du Congo, le Malawi, le Nigeria pour ne citer qu’eux. D’autres foyers surgissent aussi en Syrie, en Haïti ou encore dans certaines régions du Moyen-Orient. À chaque fois, la maladie se répand dès que l’hygiène perd du terrain et ne s’embarrasse pas des frontières.

Trois éléments alimentent principalement la diffusion du choléra :

  • L’eau potable manque et les règles d’hygiène ne sont pas respectées ;
  • Les systèmes de santé saturent ou font défaut ;
  • La nourriture et l’eau se retrouvent contaminées par des matières fécales infectées.

Le constat est implacable : sans réhydratation rapide, plus d’une victime sur deux succombe. Avec un accès aux soins efficace, le risque chute à moins de 1 %. C’est là toute la différence. Mais tant que les infrastructures resteront inégales, le choléra continuera de s’imposer comme un défi pour les acteurs de santé, jusqu’aux portes des régions qui semblaient en avoir fini avec lui.

Où la maladie frappe-t-elle aujourd’hui ? Comprendre la répartition et les populations à risque

Le choléra réapparaît dès que les fondamentaux de la santé publique cèdent : absence d’assainissement, manque d’eau propre, services de soins insuffisants. Ces dernières années, l’Afrique subsaharienne concentre la majorité des épidémies. Mais les cas s’accumulent aussi en Asie et dans certaines parties du continent américain. La République démocratique du Congo, le Nigeria, le Malawi ou encore l’Éthiopie ont tous connu une explosion des signalements en 2023. Haïti, malgré une attention accrue depuis 2010, reste sous tension. La Syrie et ses voisins, fragilisés par la guerre, n’ont pas été épargnés non plus.

Pays Épidémies récentes Facteurs aggravants
République démocratique du Congo Depuis 2022 Manque d’eau potable, déplacements de population
Haïti Récurrent depuis 2010 Défaillance des réseaux d’eau, instabilité politique
Malawi, Nigeria, Éthiopie 2022-2023 Inondations, accès limité aux soins
Syrie, Moyen-Orient 2022-2023 Conflits, infrastructures détruites

Les populations les plus exposées vivent dans l’angle mort des politiques publiques : quartiers précaires, camps pour personnes déplacées, villages isolés. Là, l’absence d’eau propre et de toilettes entretient la menace. Les enfants, lorsqu’ils contractent le choléra, voient leur vie menacée en quelques heures à cause de la déshydratation. Sur chaque crise humanitaire ou désastre naturel, la maladie s’engouffre dès que l’eau ou la nourriture sont contaminées.

La surveillance épidémiologique, coordonnée notamment par des réseaux internationaux, permet aujourd’hui d’identifier les foyers actifs pour mieux réagir. Sur le territoire français, la maladie n’est plus d’origine locale, mais la vigilance perdure devant les cas importés et la mobilité mondiale, qui remet sans cesse le sujet sur la table.

Carte du monde sur tablette avec zones de cholera et mains pointant

Prévenir le choléra au quotidien : gestes simples, traitements et ressources fiables

Limiter les risques de choléra commence concrètement par le respect de gestes d’hygiène. Se laver soigneusement les mains à l’eau et au savon avant tout repas, après un passage aux toilettes ou en manipulant de la nourriture représente la parade la plus simple et la plus sûre. L’eau à boire, à cuisiner ou pour nettoyer fruits et légumes doit systématiquement être bouillie ou préalablement filtrée. Dans les régions où le risque est connu, la prudence doit guider chaque choix, car sans eau fiable ou assainissement solide, aucune barrière ne tient.

Quelques pratiques permettent de réduire la transmission de façon significative :

  • Consommer uniquement de l’eau traitée ou embouteillée ;
  • Manger des aliments bien cuisinés et servis encore chauds ;
  • Éviter les crudités sauf si elles sont épluchées ou lavées de façon scrupuleuse ;
  • Respecter des normes strictes d’hygiène en cuisine et lors de la conservation des repas.

En cas de symptômes soudains, diarrhée liquide, vomissements, signes de déshydratation, la réaction doit être immédiate : administrer des sels de réhydratation orale (SRO). Ce mélange, recommandé par les autorités sanitaires internationales, a déjà permis de sauver des millions de vies. Pour les cas graves ou en l’absence d’amélioration, une prise en charge médicale avec réhydratation par perfusion devient indispensable.

Informer, sensibiliser et agir vite : voilà ce qui fait reculer le choléra. Chaque campagne, chaque conseil mis en pratique, chaque accès facilité à l’eau propre contribue à desserrer l’étau de la maladie. Le choléra n’appartient pas au passé ni à la fatalité : il se nourrit de nos failles et recule dès qu’une politique d’hygiène lui fait barrage. Là où la vigilance domine, la maladie s’efface peu à peu. Reste à généraliser ce cercle vertueux, pour que chacun puisse boire sans crainte ce verre d’eau, somme toute si fondamental.