Santé

Chaussures adaptées pour soulager l’arthrose du genou

Un chiffre brutal : 10 millions de Français vivent avec de l’arthrose, et nombre d’entre eux ignorent que leurs chaussures aggravent chaque pas. Les rayons débordent de modèles, mais rares sont ceux qui soulagent vraiment les genoux douloureux. Trop souvent, le choix se fait à l’aveugle, guidé par l’esthétique ou l’habitude, au détriment du confort articulaire.

La forme de la semelle, la tenue du pied et la capacité d’amortissement déterminent comment les forces se répartissent sur le genou. Les recommandations ne manquent pas pour limiter la charge sur cette articulation, mais leur efficacité dépend beaucoup de la morphologie et du mode de vie de chacun.

Pourquoi le choix des chaussures influence-t-il la douleur liée à l’arthrose du genou ?

L’arthrose du genou,ou gonarthrose,use le cartilage, affaiblit l’articulation et, à la longue, réduit la mobilité. Ce mal touche surtout les plus de 60 ans, mais il frappe aussi les personnes en surpoids, celles qui ont déjà subi un traumatisme du genou ou présentent une prédisposition familiale. Les sportifs intensifs ne sont pas épargnés non plus. Résultat ? Douleurs persistantes, raideur, difficulté à monter les marches ou simplement à marcher sans gêne.

Dans ce contexte, chaque détail du chaussage compte. Une semelle trop fine ou un maintien maladroit intensifient les pressions sur le genou, réveillant douleur et inflammation. À l’inverse, un amorti efficace et une structure stable améliorent la répartition des charges, apaisant ainsi l’articulation. Pour contenir la douleur, il vaut mieux s’orienter vers des modèles qui soutiennent le déroulé du pied, limitent le stress sur la zone interne du genou,celle qui souffre le plus souvent.

Les études le confirment : talons hauts, semelles trop rigides ou ultra-souples modifient la mécanique du pas et alourdissent la note pour le genou. Pour ceux qui vivent avec la gonarthrose, le choix des chaussures devient un véritable outil thérapeutique, un allié du traitement médical et de l’activité physique adaptée. La société française de rhumatologie et la Haute Autorité de Santé le rappellent : chaque détail compte pour limiter la progression de la maladie.

Caractéristiques essentielles des chaussures recommandées pour soulager l’arthrose du genou

Dénicher la paire idéale demande de regarder au-delà du simple confort immédiat. Plusieurs éléments techniques entrent en ligne de compte, chacun pouvant jouer sur la pression exercée sur le genou.

La priorité ? Une semelle amortissante qui absorbe les chocs à chaque pas. Des modèles comme la Hoka Bondi 8 ou la New Balance Fresh Foam 1080 v13 illustrent ce que peut offrir une mousse épaisse : moins de vibrations transmises à l’articulation, un soulagement tangible pour ceux dont le cartilage est déjà abîmé. Un bon soutien de la voûte plantaire stabilise le pied, corrige les déséquilibres et évite d’accentuer la douleur. Les chaussures orthopédiques, dotées de semelles sur-mesure ou d’orthèses plantaires, répondent à ces exigences.

Autre point de vigilance, la stabilité du talon : une base suffisamment large et un contrefort rigide protègent contre les torsions et l’instabilité. Le drop,c’est-à-dire la différence de hauteur entre talon et orteils,doit rester modéré pour ne pas solliciter excessivement le genou.

Le confort se juge dès l’essayage. Un chaussant trop rigide ou mal ajusté provoque rapidement des points de pression et peut empirer les symptômes. Certains misent sur des chaussures minimalistes comme la Five Fingers V Run, où la semelle mince réduit la contrainte sur le genou tout en la reportant sur le pied et la cheville. Ce choix exige un temps d’adaptation et un suivi, surtout si des douleurs plantaires apparaissent.

Voici les critères à avoir en tête avant d’acheter :

  • Semelle amortissante et suffisamment souple
  • Soutien adapté de la voûte plantaire
  • Stabilité et contrefort solide au talon
  • Drop modéré entre l’arrière et l’avant du pied
  • Confort ressenti dès le premier essayage

La diversité actuelle des chaussures orthopédiques permet de trouver des options pour tous les profils, hommes comme femmes, en tenant compte de la morphologie du pied et de l’intensité des douleurs. Si l’arthrose est très avancée ou si le pied présente des déformations, des semelles orthopédiques sur-mesure s’imposent, à envisager avec l’appui d’un spécialiste.

Détail de deux paires de chaussures orthopediques modernes sur un sol en bois

Éviter les erreurs courantes et savoir quand demander l’avis d’un professionnel

Il faut tordre le cou à une idée reçue : une chaussure simplement « confortable » ne suffit pas à contrer l’arthrose du genou. Un modèle trop mou, sans soutien plantaire, risque d’aggraver les douleurs. À l’opposé, une chaussure étroite ou rigide multiplie les points de pression,surtout si le pied est sensible ou sujet aux gonflements. Quant aux baskets plates, sans amorti, elles laissent passer tous les chocs, ce qui accentue la douleur à chaque foulée.

Pour les personnes confrontées à des déformations du pied,hallux valgus, pied rhumatoïde, supination ou surpronation marquées,le choix du chaussant doit devenir une priorité. Plusieurs types de chaussures spécialisées existent : baskets orthopédiques, sandales adaptées, chaussons avec large ouverture et semelle amovible pour accueillir une orthèse plantaire, maintien latéral renforcé… Un modèle mal choisi peut empirer la raideur ou déstabiliser la marche.

Certains signaux doivent alerter et inciter à consulter un professionnel. Voici les situations justifiant une prise de rendez-vous :

  • Douleurs persistantes même après avoir changé de chaussures
  • Déformation visible du pied ou du genou
  • Apparition de troubles de la marche
  • Pied enflé, rouge ou chaud au toucher

La société française de rhumatologie et la Haute Autorité de Santé rappellent le besoin d’adapter les solutions à chaque personne. Un kinésithérapeute peut aussi accompagner l’ajustement du chaussant en proposant des exercices ciblés pour préserver équilibre et mobilité.

Faire le bon choix, c’est s’offrir la perspective de marches plus libres, de journées sans renoncer à bouger. Le soulagement commence souvent par une semelle bien choisie.